Ravive

OGRE N°15 – Romain Verger

Romain Verger

Ravive

 

jeudi 20 octobre 2016
Taille : 140/185 mm – 208p. – 18€
ISBN : 979-10-93606-50-7

Un homme, venu se ressourcer près de la mer, revit un épisode effrayant de son enfance. Un autre prend la route du Nouveau-Mexique pour rejoindre les hommes-soleil. Un vacancier assiste à d’étranges disparitions sur une plage bretonne. Un professeur en congé pour préparer un concours sombre dans la folie et se livre à tous les excès dans un Paris halluciné. Et si pour survivre à nos angoisses et à ce que nous avons fait du monde, nous devions aller au bout de notre humanité et renaître ? En perpétuel équilibre entre le grotesque et l’horreur, Romain Verger propose avec Ravive neuf récits ciselés comme autant d’explorations de la fin d’un monde, le nôtre, et du début d’un nouveau.

 

Ravive peut se lire à la fois comme un recueil de nouvelles ou comme les expériences et les fictions d’un écrivain aux prises avec ses angoisses et son sentiment de perdition.

 

Neuf nouvelles, neuf hommes en situation de basculement, qui peuvent rappeler ce que Nietzsche dit du dernier homme, le plus méprisable, et du surhomme. Ces textes évoquent ces états-là, qui sont tout à la fois inhérents aux personnages et à cette menace sourde qui pèse sur eux, qu’elle soit d’ordre écologique, organique ou psychique. 

 

LA PRESSE

 

« Ravive », par François Perrin, le Focus du Vif/L'Express, 16 décembre 2016 : C'est beau au-delà du vraisemblable, puissant à en ressortir comme enivré (…). Comme dans une extase de Robert Alexis ou une crise paranoïaque de Roland Topor, Verger renvoie la chair au rang de matière à boucherie, d'une plume qu'il apparaîtrait impardonnable de choisir d'ignorer.Lire plus

 

EN PARLE


« Ravive de Romain Verger : quand l'humain recule en soi », par Julia Montauk, Addict-Culture, 10 février 2017 : Au-delà de la beauté, c’est le sublime, dans ce qu’il a de rude et de négligé, que nous offre Romain Verger avec Ravive. (…) Chez Romain Verger, le réel se tord pour que s’enracine le rêve dans un chant crépusculaire. Et c’est là que surgit l’invitation radicale : celle de plonger dans Ravive avec langueur et docilité pour, enfin, se laisser malmener par ce bijou, sombre et brillant.Lire plus

 

EXTRAIT

 

Tu es allé jusqu'à la côte en la protégeant du vent et tu as longé la plage par les prés sablés. L'océan fulminait sous l'orbite tournoyante du phare, se bosselait et se déchirait par moments, puis l'écume se recousait, s'incrémentait de noir et se ramassait pour mieux mordre les dunes. Tu la regardais, t'emplissant de ces sourires dont se fendait son corps tourmenté comme la mer. Tu lui offrais son premier bain d'embruns, tu la présentais au baptême de la lune, à la bénédiction des étoiles mortes et toujours scintillantes. Tu as cheminé longtemps dans la nuit jusqu'aux pentes crayeuses qui mènent aux falaises. Sous la lune, la mer formait un paysage de collines d'un noir laqué qui houlaient d'abord lentement, de leur dos large et bossu, s'empaumaient et s'amalgamaient en montagnes de plomb avant de s'éventrer sur la pierre et vous couvrir de leurs entrailles blanches. Tu marchais en la serrant contre toi, et tu sentais ses griffes s'enfoncer dans ta poitrine, et son cœur battre contre le tien au rythme du tapage, écume et embruns moussant entre vous, ses sourires s'épanouir à chaque nouveau coup de boutoir dont l'océan frappait la roche.Lire plus