Rabot

OGRE N°21 – Adrien Girault

Adrien Girault

Rabot

 

jeudi 04 janvier 2018
Taille : 140/185 mm – 208p. – 18€
ISBN : 978-2-37756-004-2

Dans la grande tradition des romans noirs, d’Aucune bête aussi féroce à Le Facteur sonne toujours deux foisRabot met en scène une cavale dont l’issue ne peut qu’être tragique. Et c’est là toute l’originalité de ce premier roman, cette fatalité est un leurre, qui ne cache qu’un abandon, une fatigue. Dans une écriture vive et poétique, Adrien Girault déploie un imaginaire cinématographique et mystérieux où ce qui est tu compte autant que ce qui est dit.

 

On n’est pas très à l’aise, tous les trois, avec la façon qu’on a d’être vivants. On est comme chancelant sur un ruisseau dont l’eau jaunit. On use nos voix. On se déchire des mêmes élans qui font la joie et la détresse. On a des regrets, au coucher, le coussin est trop chaud, les bruits rebondissent et résonnent contre les parois. On vire, ventre dos côté, on rallume la lumière.

 

LA PRESSE EN PARLE

 

« Adrien Girault, le récit au Rabot de la Langue », par Alain Nicolas, L'Humanité, 22 mars 2018 : Rabot fait surgir l'inconnu, le tragique, le fantastique de la monotonie d'un quotidien sans histoire. (…) Une performance rare dans un premier roman très prometteur.Lire plus

 

LES LIBRAIRES AUSSI

 

Apostrophe (Épernay) : Mystérieux, inquiétant, magnifiquement écrit : LE premier roman de cette rentrée littéraire !Lire plus

 

EXTRAIT

 

Je suis rentré du pain sans pain. C’est quand même un monde, je pestais en peinant sur les pédales de mon vélo, parce qu’on avait loupé le passage de la boulangère à la maison, tôt ce matin. Je forçais, mes épaules montaient et descendaient avec l’élégance d’un cheval de manège. Dehors, teinte neutre et triste. Ciel gris. Les nuages descendus jusqu’au sol. Les portes claquaient avec le vent et les feuilles se cabraient. J’ai rangé le vélo au sous-sol. L’arrivée de ma mère était prévue en fin de matinée. Elle avait déjà annulé plusieurs fois, prétextant le manque de courage pour la route, les intempéries. Cette fois-ci, elle ne nous a pas fait faux bond. Peu avant l’heure du déjeuner, elle a garé sa voiture le long des thuyas et, comme on ne se dépêchait pas pour venir l’aider à descendre les bagages, a klaxonné, une fois courte et une fois en laissant son poing enfoncé davantage sur le volant.Lire plus