L’orage et la loutre

SIRÈNES N°4 – Lucien Ganiayre

Lucien Ganiayre

L’orage et la loutre

Préface d’Andreas Lemaire
vendredi 16 février 2024

Taille : 125 mm / 165 mm – 264p. – 12€
ISBN : 978-2-37756-189-6

Dans un village du Périgord, après un violent orage, un instituteur découvre que le monde qui l’entoure, ainsi que tous les êtres vivants, sont figés,ce comme si le temps s’était définitivement arrêté. Livré à lui-même, l’instituteur tente, tant bien que mal, de mener une vie normale dans son village et de survivre à la folie qui le guette. Il décide finalement de rejoindre Paris à pied pour tenter d’y retrouver son seul ami d’enfance. C’est en chemin qu’il rencontrera un autre être mouvant, une loutre, qu’il tentera d’apprivoiser…

 

L’Orage et la loutre est le récit halluciné d’un voyage à travers une France immobile. L’impossibilité de contact humain que connaît le narrateur nous transporte dans l’enfer de la solitude et dans l’ambiguïté des relations humaines. Si le narrateur frôle plusieurs fois la folie, enfermé dans sa chambre et lors de son long voyage, c’est bien le souvenir d’une amitié fusionnelle, presque charnelle, qui le pousse à avancer. Derrière ce qui pourrait être un sombre cauchemar, se cache aussi un roman écologique qui questionne notre rapport à la nature et au vivant, et qui nous met face à notre incapacité à préserver ce qui nous est essentiel.

PRESSE

 

« « L’Orage et la loutre », étreintes mortelles au cœur de l’immobile » par Louise de Crisnay, Libération, le 03 juin 2015

« L’Orage et la loutre est un roman fantastique, où le surnaturel perd incidemment son préfixe quasiment à chaque ligne. Surtout dans ces scènes stupéfiantes, qui sont comme des arrêts sur image, des tableaux de rues, de paysages, d’intérieurs, remplis de silhouettes pétrifiées, saisies exactement à mi-chemin entre la vie et la mort, le mouvement et l’immobilité, où le style arrive à un tel point d’équilibre entre la banalité la plus triviale et l’étrangeté la plus absolue qu’il devient impossible de discerner, du monde, de l’auteur ou du lecteur, lequel des trois est le plus fêlé. Pour le reste (la loutre, etc.), disons juste qu’est balayé ce vieil adage selon lequel l’amitié est une base arrière imprenable et l’amour un perpétuel champ de bataille. Qui ne sait qu’une grande amitié est infiniment plus cruelle, ne serait-ce que parce qu’elle porte fatalement en elle le poids d’un amour interdit ? »
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COUPS DE CŒUR LIBRAIRES

 

Librairie L’usage du papier (Trouville-sur-Mer) : « Redécouverte d’un roman exceptionnel dans un nouveau format ! Bouleversante réflexion sur la solitude et la douleur de l’homme qui détruit tout ce qu’il voudrait aimer, L’orage et la loutre nous fait basculer dans l’étrange folie du monde. A lire d’urgence ! »

 

Librairie Petite Egypte (Paris) : « Un homme chemine seul dans un monde mystérieusement pétrifié, aux confins de la vie et de la mort. Un voyage fantastique dans loutre tombe qui interroge avec grâce et poésie notre rapport à la nature, au vivant et à la solitude. De toute beauté ! »

 

Librairie Le Montenlair (Paris) : « Ce roman découvert seulement maintenant -publié la première fois en 1976- est un bijou d’une beauté inouïe, à chaque page on tremble et on est ébloui. Un roman fantastique d’une terrifiante beauté avec cette écriture de l’équilibre pour nous donner les plus beaux tableaux naturalistes et tout à la fois nous plonger dans le désespoir d’un homme seul dans un monde figé. On pense Au mur invisible de Marlen Haushoffer.

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EXTRAIT

 

PRÉFACE D’ANDREAS LEMAIRE,
LIBRAIRIE À MYRIAGONE (ANGERS)

Écrire dans le bruit et la fureur de l’automne 2023 une préface à propos d’un livre qui a germé dans le temps de la Seconde Guerre Mondiale et qui relate l’histoire du dernier homme vivant sur terre a quelque chose de troublant. Car on ne peut qu’être troublé, fatigué, désabusé face au constat d’un cycle éternel de l’horreur, d’un mouvement autoritaire et guerrier produit par une humanité – ou une partie tout du moins – qui se fait un enfer d’être ensemble, comme incapable de contourner la violence qui l’anime, et qui semble systématiquement appeler à elle, en guise d’échappatoire paradoxale, des scénarios de fin du monde, de survivalisme brutal, des robinsonnades post-apocalyptiques.

L’Orage et la loutre, seul roman publié de Lucien Ganiayre, pourrait appartenir à cette dernière catégorie : genre de robinsonnade ultime et désespérée dans un monde brutalement figé, à mi-chemin entre la vie et la mort. Mais où réside aussi une puissante sensation de paix tapie derrière l’angoisse existentielle. De la paix que l’on peut ressentir campé·e sur le flanc d’une falaise alors que la tempête fait rage, face à la mer déchaînée, quand on est saisi·e de ce sentiment d’humilité profonde, d’insignifiance béante en regard de la puissance de l’univers. Où l’on se dit que tout passera.

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