Dans la forêt du hameau de Hardt

OGRE N°25 – Grégory Le Floch

Grégory Le Floch

Dans la forêt du hameau de Hardt

 

jeudi 03 janvier 2019
Taille : 140 / 185 mm – 152p. – 16€
ISBN : 978-2-37756-029-5

Thriller psychologique à la fièvre dostoïevskienne, Dans la forêt du hameau de Hardt met en scène la difficulté de dire l’horreur. Plongé en apnée, ou au contraire hoquetant au rythme de phrases souffles, le narrateur nous entraîne jusqu’au cœur le plus obscur de sa confession.

Un jeune homme fuit la France vers l’Allemagne pour se réfugier à la lisière de la forêt dans le petit hameau de Hardt. Il fuit un événement traumatique dont il peine à restituer le fil. Alors qu’il était en vacances avec un ami, ce dernier est mort dans des circonstances troubles. Depuis son refuge, il tente de digérer les événements et de trouver un équilibre à travers la poursuite de son étude de l’œuvre de Thomas Mann. Il tente de dire, de trouver les mots pour décrire ce qu’il s’est passé. Mais tout bascule lorsque la mère de son ami retrouve sa trace et frappe à sa porte.

 

Le premier roman de Grégory Le Floch nous entraîne dans une cavale psychologique frénétique, dont l’issue ne saurait être autre que l’énonciation de la vérité, aussi insupportable soit-elle.

 

LA PRESSE EN PARLE

 

« La peine de dire », par Sébastien Omont, En Attendant Nadeau, 30 janvier 2019 : En ce premier roman à l’écriture impressionnante de maîtrise, Grégory Le Floch entrelace l’humour noir et la vraie souffrance en un questionnement sur les possibilités de dire et d’entendre, de faire part et de recevoir.Lire plus

 

LES LIBRAIRES AUSSI

 

La Zone du dehors (Bordeaux) : Texte incroyable, impensable, mais pourtant bien réel. Un texte trouble, puissant, rare, sur l'indicible. C'est une pure claque de littérature pour un premier roman qui fera sa place auprès des plus grands, à n'en pas douter. LE COUP DE COEUR, LE VOILA !Lire plus

 

EXTRAIT

 

La crise me jeta hors de chez moi, dit-il, alors que, depuis le matin, je marchais à grandes enjambées à travers les pièces du rez-de-chaussée, ne sachant quoi faire pour apaiser cette crise qui me venait, pourtant identique à toutes ces autres crises qui m’étaient déjà venues et qui s’étaient toujours annoncées par ce même état d’affolement et d’étouffement, me rendant incapable de rester tranquille, si bien que je marchais à grandes enjambées à travers les pièces du rez-de-chaussée de la maison que j’occupais alors, aux abords de cette forêt – la plus grande forêt du pays – dont je voyais, depuis chacune des fenêtres de la maison, l’orée si noire que je la soupçonnais, certains jours, non pas de provoquer la crise – car de cette crise, toujours identique depuis des années, je connaissais parfaitement l’origine, même si j’étais alors incapable de l’exprimer clairement à ceux qui m’entouraient – mais de la fortifier, de la vivifier au point de me jeter hors de chez moi tandis que, depuis la veille, je sentais monter cette crise qui allait me faire marcher à grandes enjambées, dès le lendemain, à travers les pièces du rez-de-chaussée de la maison, du salon jusqu’à la cuisine, scrutant avec inquiétude la forêt si noire sous ce ciel si bas, car ici le ciel est toujours bas, gris et sombre, avec en tête l’idée que mon corps, ou mon esprit, était, somme toute et malgré cette apparente et flagrante perturbation, réglé comme une horloge, comme on dit, car je parvenais à identifier plusieurs heures avant son apparition réelle les symptômes de la crise – difficulté respiratoire, agitation des mains, sueurs, agacement, voire exaspération, à propos de choses qui n’en valaient pas la peine –, symptômes qui s’abattaient sur moi pour enclencher, dans un tic-tac qui finissait par m’étouffer, un compte à rebours au terme duquel je n’entrevoyais plus d’autre solution que celle de quitter ma maison, littéralement jeté hors de chez moi, pour tenter, encore une fois, de trouver de l’aide chez Richter, l’homme qui habitait l’une des maisons du hameau de Hardt, et chez qui je me précipitais chaque fois que la crise atteignait son point culminant.Lire plus