Des îles (mer d’Alborán 2023)

OGRE N°54 – Marie Cosnay

Marie Cosnay

Des îles (mer d’Alborán 2023)

vendredi 5 janvier 2024
Taille : 140 mm / 185 mm – 238p. – 21€
ISBN : 978-2-37756-184-1

Des îles, dont mer d’Alborán est le troisième volume, est une série d’ouvrages, entre enquête de terrain et récit documentaire, consacrés à une histoire orale de l’exil vers l’Europe. Le 1er volume Lesbos 2020 – Canaries 2021 a été publié en 2021, et le 2e Îles des faisans 2021 – 2022 en 2023.

 

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Que fait la politique d’immigration européenne aux liens, aux familles et aux corps ? Que faire des corps des disparus de l’exil et comment leur rendre la dignité humaine qui leur a été niée jusque dans la mort ?

Sur les côtes de la mer d’Alborán, Marie Cosnay explore la question des morts sur les routes de l’exil, le refus européen de leur accorder une inhumation ou un rapatriement dignes. Elle démasque les meneurs d’un commerce sordide, les vautours qui s’enrichissent du désespoir des familles de disparus, autour de la recherche de ces corps, de leur identification et cherche inlassablement le frère de son ami Ryad, disparu en mer d’Alborán, en tentant de voir les bateaux, de modéliser les naufrages, pour comprendre ces drames.

Des îles (mer d’Alborán 2023) est le dernier volume d’une trilogie qui restera, comme un témoignage au présent de la période que nous traversons, à la fois « l’instruction d’un procès à venir » et le récit d’une catastrophe humanitaire.

 

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« Comment meurt-on ? En faisant beaucoup d’histoires. La vie des morts est un récit sans fin. Les vivants ne font pas le poids, même quand ils font tout pour se faire remarquer. Le silence et l’invisibilité sont des leurres. La mer d’Alborán, l’entre deux mers, selon son nom arabe, puisqu’outre qu’elle joint ce que les temps ont voulu séparer à tout prix, lie aussi la Méditerranée et l’Atlantique, nous attendait. Ainsi que l’archipel des Baléares. »

PRESSE

 

« L’autrice Marie Cosnay veut donner une dignité aux noyés de l’Alborán », par Alain Nicolas, L’Humanité, le 16 février 2024 :

« Marie Cosnay nous raconte toutes ces histoires, chronique d’une odyssée hachée comme ces parcours chaotiques, dernier livre d’une réalité qui « est un récit sans fin ». »

 

« « Une guerre qui ne dit pas son nom » : Marie Cosnay consigne la réalité de la politique migratoire européenne », par Pierre Penin, Sud-Ouest, le 24 février 2024 :

« L’écrivaine bayonnaise signe le dernier volume de sa trilogie littéraire et documentaire « Des îles ». Trois livres d’expériences vécues par l’auteure, « une trace » du sort fait aux exilés, aux morts, à ceux qui les pleurent »

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COUP DE CŒUR LIBRAIRES

 

Librairie Le Bleuet (Banon) : « Entre Maroc, Algérie et Espagne, l’exil vers l’Europe est un chemin si risqué que la mer Méditerranée est devenue un immense cimetière. Marie Cosnay mène une enquête, prend des contacts, suit les familles et la difficile recherche des corps. Elle met en parallèle de cette histoire contemporaine celles des Maures au XVIème siècle chassés d’Espagne. Ecrire toutes ces histoires est essentiel, il faut « une trace » de cette catastrophe humanitaire et de cette tragédie humaine. »

 

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EXTRAIT

 

J’avais passé une année à parler aux familles vivantes des morts. À parler aux morts. À les laisser nous faire de l’effet, nous transformer. Les frontières européennes, de chaque côté, à l’extérieur, à l’intérieur, produisaient chaque semaine, chaque mois, toujours plus de morts, on les comptait par milliers sur la route marocaine, sur la route algérienne, au départ de la Turquie, de la Libye, de l’Égype, du Liban, du Sénégal, de la Mauritanie, et bien sûr de la Tunisie. 

Nous ne pouvions plus suivre.  

Printemps 2022. Hélène Combes, qui, un an auparavant, était venue, à vélo, chercher Moïse à la gare routière de Séville alors qu’il venait de prendre l’un des derniers Zodiac sortis de Tanger, me proposait de faire un pas de côté. Cecilio Gordillo, qui luttait pour la mémoire historique et l’ouverture des fosses communes en Andalousie, saurait me parler, disait-elle, des bateaux partis d’Alicante et d’Almería, où d’autres arrivaient, à présent. En 1936, Séville tombait. Si la plupart des républicains restaient sur la péninsule pour poursuivre le combat antifasciste, d’autres s’embarquaient dans des bateaux de pêcheurs, à destination de l’Algérie. Certains faisaient naufrage, dans ces eaux mêmes où disparaissent aujourd’hui de jeunes Algériens. La péninsule espagnole et les rivages algériens n’en étaient pas, de 1936 à 1939, à leur première rencontre. 

Natividad Planas, qui travaille sur les échanges entre le royaume de Majorque et les terres d’Islam au XVIIe siècle, comme sur les droits des sans droits de l’époque, m’ouvrait la première cette autre porte. 

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