La maison des épreuves

SIRÈNES N°3 – Jason Hrivnak

Jason Hrivnak

La maison des épreuves

Traduit par Claro
vendredi 03 novembre 2023
Taille : 125 mm / 165 mm – 172p. – 11€
ISBN : 978-2-37756-179-7

Un homme apprend le suicide de son amie d’enfance, Fiona, depuis longtemps à la dérive. Enfants, ils formaient un duo exclusif et étrange. Ils avaient construit un monde imaginaire et terrible, « le Terrain d’Essai », dans lequel, de manière cathartique, ils confrontaient tous ceux qu’ils soupçonnaient de leur vouloir du mal à des choix existentiels dont l’issue était le plus souvent cruelle. Rongé par la culpabilité et par la certitude qu’il aurait pu la sauver, le narrateur entreprend de continuer le carnet sur lequel étaient consignés leurs délires enfantins. Ce texte-là, à la fois tentative de rachat et de résurrection de Fiona, constitue le cœur de l’ouvrage.

Le livre se poursuit par la reprise du carnet. À travers un jeu de questions à choix multiples posées au lecteur, le narrateur imagine la suite du Terrain d’Essai. Chaque paragraphe est dédié à une situation, toujours folle et terrifiante, qui touche à quelque chose de profond et de vital, qu’il n’est possible d’atteindre que par le biais de ce jeu tordu, et qui met au jour nos ténèbres les plus essentielles. De question en question, il développe une histoire, celle que lui et Fiona aurait pu vivre, qui prend forme dans une sorte de labyrinthe narratif.

La Maison des épreuves est un livre unique, inclassable, qui provoque une expérience de lecture totalement joussive. La Maison des épreuves est un labytinthe dans lequel vous allez adorer vous perdre, découvrant peu à peu que le but n’est pas d’en sortit mais de profiter pleinement du jeu. 

LA PRESSE EN PARLE

 

« La maison des épreuves, Jason Hrivnak », par Mathilde Ciulla, Untilted Magazine, le 23 janvier 2024 : L’homme écrit La maison des épreuves pour elle, pour cette amie perdue mais aussi pour lui, pour trouver une réponse à sa culpabilité de l’avoir abandonnée il y a de cela des années et de ne pas l’avoir sauvée. Il invente une suite à leurs tentatives enfantines : un lieu qui met au défi chaque personne qui l’approche. Nous nous retrouvons ainsi face à un texte à la forme unique, suite de situations où nous sommes sommé.es de faire des choix, face à des alternatives toutes aussi farfelues et cruelles les unes que les autres.

Livre mystérieux, La maison des épreuves fascine et ne laisse pas indifférent.e, quelles que soient nos décisions.

 

« Jason Hrivnak, Jeux Pernicieux inc. », par Mathieu Lindon, Libération, 6 janvier 2017 :
Il y a quelque chose de stupéfiant dans La Maison des Épreuves.

 

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COUP DE CŒURS LIBRAIRES

 

Librairie La Nuit des Temps (Rennes) :
« Ce roman étrange et halluciné se lit comme un cauchemar, une quête initiatique pour sortir de l’inertie poisseuse à laquelle condamne le réel. À chaque tentative pour sauver la jeune femme, c’est le lecteur qui devient cobaye, et fait autant de fois l’expérience de la confrontation à ce qui l’anime de plus sombre. Faut-il le lire vite ? Faut-il tenter de répondre aux questions ? Le roman peut-il pendre possession de nous et désagréger notre sanité ? Chaque réponse apportée aux dérangeantes questions nous augmente ou nous diminue-t-elle par rapport à ce que l’on croyait savoir de nous ? »

 

Librairie Elkar (Bayonne) :
« Underground et marquant ! Si vous avez le cœur bien accroché et que vous aimez les lectures originales, le livre est pour vous. Entre le livre dont vous êtes le héros et un guide de developpement personnel un peu trash. »

 

FNAC (Belfort) :

« Ce livre est un véritable OLNI qui prend à partie le lecteur en le questionnant sur des situations étranges auxquelles il peut choisir entre trois réponses, puis de brefs chapitres le positionnent face à d’autres encore plus lugubres et cauchemardesques. C’est malsain, glauque, et une expérience littéraire unique ! »

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EXTRAIT

 

Le 7 mai 2006 au petit matin, mon amie d’enfance Fiona est entrée par effraction dans l’école élémentaire qu’elle et moi fréquentions il y a plus de vingt ans. Elle était vêtue de couches de vêtements élimés et portait dans un sac en toile l’intégralité de ses biens terrestres. D’une indépendance farouche, d’un naturel indocile, Fiona avait passé une bonne partie des dix dernières années à vadrouiller à l’étranger. Elle avait subsisté comme elle pouvait sur trois continents, toujours en quête des drogues les plus fortes et des plus sombres déshérités. Personne ne savait qu’elle était rentrée à Toronto. Je l’imagine à la fois embellie et accablée par cette absence de responsabilité, par l’effroyable liberté de celle qui s’endort là où elle tombe et dont les points de chute sont un mystère perpétuel.

Une fois à l’intérieur de l’école, elle a déambulé dans les couloirs déserts, examiné les vieilles vitrines encombrées de trophées et de photos de classe à la recherche d’un nom ou d’un visage familier. Dans l’une des salles de classe situées à l’étage, elle s’est postée devant une fenêtre donnant sur la cour de récréation et a pleuré en silence dans le noir pendant presque une heure. Peu avant les premières lueurs du jour, elle est redescendue et s’est enfermée dans le vestibule reliant les quartiers de l’administration au bureau du principal. Elle s’est assise sur le petit banc capitonné où des générations de délinquants avaient attendu d’être reçus par le principal. Là, après avoir fumé une dernière cigarette, elle a ôté son manteau, remonté ses manches, et s’est ouvert les veines avec une lame de rasoir.

Je n’ai appris la mort de Fiona qu’environ cinq semaines plus tard, la nouvelle me parvenant par un courrier de son père. Il me l’adressa à mon travail et je me souviens de l’engourdissement qui s’abattit sur moi tandis que je lisais sa lettre, les bruits du bureau de plus en plus ténus et indistincts, comme s’ils étaient émis depuis un autre monde. Je dus lire le passage central de la lettre – la description de la mort de Fiona – une dizaine de fois sans parvenir à m’assurer que je l’avais correctement compris. En dépit de la terrible simplicité de ce qui était dit, le passage en question semblait codé.

Bien sûr, le père de Fiona ne m’avait pas contacté uniquement pour m’exposer les détails de la mort de sa fille. Il avait un service à me demander. À la fin de la lettre, il m’expliquait que les autorités avaient découvert, en examinant les effets personnels de Fiona, un vieux document tout abîmé et plié dans la poche de sa veste. La famille avait été incapable d’en tirer quoi que ce soit, mais l’écriture leur paraissait clairement juvénile. Ils se demandaient si je pouvais les aider à en percer le sens, Fiona et moi ayant été très proches quand nous étions enfants. Une photocopie en couleurs était jointe.

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