Epopée

OGRE N°24 – Marie Cosnay

Marie Cosnay

Épopée

 

jeudi 04 octobre 2018
Taille : 140/185 mm – 336p. – 21€
ISBN : 978-2-37756-019-6

Le jour où Zelda, la flic dure à cuire du commissariat du 11e arrondissement de Paris, enquête sur l’assassinat d’un ressortissant ouïgour, en marge de la manifestation des prostituées de Belleville, elle tombe sur un beau jeune homme accompagné (ou suivi) d’un héron, qui va la mettre sur la piste de Clotilde, jeune agent secret aux couettes bicolores qui va bientôt se retrouver en lutte contre la corruption internationale…

 

Avec Épopée, Marie Cosnay continue à explorer ce que la poésie peut faire au polar, et nous raconte les aventures violentes et sensuelles des corps de ces espions qui, au final, se perdent autant que nous dans la marche du monde. 

Avec sa poésie unique et son art de l’ellipse, Marie Cosnay parvient à nous dire quelque chose de fondamental de notre monde contemporain, de la difficulté qu’il y a à y conserver notre pureté, et de l’impossibilité fondamentale qui existe à en rendre compte.

 

LA PRESSE EN PARLE

 

« L’Épopée de Marie Cosnay, ou la jubilation dans la création » (accès abonné), par Sylvie Tanette, AOC, 25 octobre 2018 : Cet ovni littéraire apparaît comme un grand texte sur la France d’aujourd’hui.

Et peut-être était-ce là l’objectif de Marie Cosnay, bâtir une littérature qui reflèterait dans son foisonnement et sa forme elle-même un monde de plus en plus incontrôlable.

Ainsi, avec son polar déjanté et hautement poétique, Marie Cosnay propose, à sa manière, une nouvelle façon de faire de la littérature un engagement.Lire plus

 

LES LIBRAIRES AUSSI

 

Librairie Gallimard Montréal : Échevelé comme toute quête existentielle qui se respecte, indéterminé dans sa sève et ses contours, Épopée de Marie Cosnay est un récit poétique trempé dans le polar qui enfreint, pour notre plus grande félicité, tous les codes de la lecture linéaire.

 

EXTRAIT

 

Le corps est allongé sur le côté. Boulevard de la Villette, une jeune femme – cheveux roux, incoiffables, c’est pas le vent qui est cause, il n’y a pas de vent, le mois d’hiver commence sous le soleil, il doit faire 18 degrés sur la place – regarde le corps ; elle a appelé ses collègues, a éloigné les passants, l’homme est allongé sur le côté, le cou a été garrotté, une main est à terre, caressant le pavé, l’autre tordue sous la hanche, que personne n’approche ni ne touche, la jeune flic fait ce qu’il faut, c’était son jour de repos, elle rejoignait la manif des prostituées chinoises, c’est un des premiers jours de soleil. Boulevard de la Villette, un homme est à terre. Étranglé.

 

Nanterre, tu m’y feras pas entrer, plutôt crever. 

Gégé, un miraculé. 

Il est tombé dans la Seine. Un monsieur passait par là, il a sauté, il y avait des remous, Gégé est resté dix minutes sous l’eau et le monsieur n’a pas hésité, qui aurait pu y rester. Ils se revoient tous les deux, maintenant, le sauveur et le miraculé. 

Quand tu reviens de ça, dix minutes sous l’eau, l’hiver, sans nager, c’est que t’as quelque chose à faire ici.

Tu veux dire en ce monde ?

Je veux dire en ce monde. 

Quelque chose à faire du miracle, obligé.Lire plus