Terreur
OGRESSES N°1 – Ariane Jousse
Ariane Jousse
Terreur
10 janvier 2025
Taille : 140 mm / 185 mm – 256 p. – 21 €
ISBN : 978-2-37756-174-2
C’est l’histoire de la fascination d’une femme pour une autre. Il y a d’abord cette actrice, blonde, sidérante, au sommet de sa carrière, qui s’évanouit dans la nature sans explication. De l’autre côté de l’écran, une femme qui étouffe dans son quotidien se prend d’obsession pour cette disparition, jusqu’à se rendre sur les lieux du tournage du dernier film de l’actrice, Terreur.
Les deux se croisent dans un montage organique et à mesure que l’une regarde l’autre, elle prend conscience de la puissance émancipatrice du regard féminin et de la fiction.
Avec Terreur, Ariane Jousse signe à la fois une histoire de cinéma, empreinte de glamour et de mystère, et un premier roman psychologique d’une grande sensibilité sur ce que les icônes féminines peuvent nous apporter quand on les regarde pour de bon.
Très marquée par la question du regard que le cinéma porte sur les femmes, depuis la blonde hitchcokienne, jusqu’au binôme formé par Justine Triet et Virginie Efira, Ariane Jousse signe avec Terreur, un premier roman psychologique d’une grande sensibilité sur ce que les icônes féminines peuvent nous apporter quand on les voit pour de bon. Elle l’inscrit dans la lignée très contemporaine du cinéma mondial du female gaze, rarement traité en littérature avec autant de force et de sensibilité.
Roman de cinéphile ? Terreur est plutôt habité par la puissance du regard, par la volonté de prendre au mot les apparences, d’en jouer pour inventer ses propres histoires. D’une composition sophistiquée, c’est en fait un texte très incarné, où le corps de la narratrice est le lieu de l’épreuve du réel. Les corps des actrices cessent alors d’être des images vues par des hommes pour accéder à une plénitude véritable.
Le premier roman d’Ariane Jousse, la Fabrique du rouge, avait fait partie de notre sélection de rentrée en 2019. Terreur montre que les promesses sont brillamment tenues.
Dealer de lignes, 11 février 2025
Terreur est un roman troublant, poétique, où les regards se croisent dans l’oeil de la caméra laissant dans son sillage une part de mystére.
La conversation littéraire, France Culture, 31 mai 2025
Un livre qui déploie, dans une langue électrique, la descente d’une femme dans la peur, la panique et la rupture avec le monde.
Ambre Chalumeau, Quotidien, 20 février 2025
« Ce livre est fait pour tous les gens qui se sont déjà pris une claque en regardant, dans un film, une femme marcher de dos ou fumer à la fenêtre »
Ariane Jousse : La disparition de M.V. (Terreur), Jean-Philippe Cazier, Diacritik, 15 janvier 2025
Le livre d’Ariane Jousse est étrange par sa narration, sa construction, par les relations qui y sont tissées et le constituent. L’objet central du livre serait d’abord, peut-être, cette étrangeté, Terreur créant un monde défini par cette étrangeté.
Chloé Martin, Libraire, Payot-Morges
Deux femmes, un effacement, et le pouvoir du female gaze. Terreur, c’est l’histoire d’une femme qui regarde un film du même nom. La disparition récente de son actrice principale, M. V., alors au sommet de sa carrière, déclenche chez elle une étrange fascination qui va la conduire jusqu’aux rues de Palm Beach, où a été tournée la fiction. Le roman alterne entre des séquences du film et les errances de l’héroïne dans la station balnéaire. À mesure que l’intrigue avance, la narratrice se découvre à travers M. V.: elle prend peu à peu conscience de la voix – masculine – qui la persécute, et de ce qu’il lui faudrait faire pour ne pas perdre pied, pour échapper à la dissolution… Objet littéraire non identifié, Terreur distille la même puissance énigmatique que Le Ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras: l’auteure s’est également appuyée sur le concept de female gaze («regard féminin», notamment au cinéma) pour livrer un texte résolument féministe. Brillant!
Un récit porté par trois personnages féminins dont les regards se croisent pour mieux s’émanciper de la domination masculine.
