Rivage au rapport
OGRE N°42 – Quentin Leclerc
Rivage au rapport
jeudi 02 septembre 2021
Taille : 140/185 – 408p. – 21€
ISBN : 978-2-37756-109-4
Aux abords de la ville de Myriad Pro, un collégien est retrouvé étranglé, une couronne tatouée sur le corps. L'inspecteur Rivage et son assistant Copperfield sont chargés d'enquêter sur le meurtre. En parallèle, des adolescents rassemblés sur un forum Minecraft cherchent des indices ; Mista, l'homme de main d'un puissant mafieux, perd un corps qu'il transportait ; et la NASA envoie un chien sur Mars. Dans Rivage au rapport, Quentin Leclerc ramasse notre présent en s'emparant des marqueurs de toute une génération – de la vie pavillonnaire aux mangas, en passant par les jeux vidéo et le skateboard – pour nous offrir un polar drôle et mélancolique.
Depuis que je suis enfant, je me demande si ce que j’ai sous les yeux est vraiment tout ce qu’il y a à voir. Rivage, Copperfield et tous les personnages de ce roman m’aident à explorer le monde invisible. Cette aventure m’a entraîné bien plus loin que prévu. J’ai découvert des choses terrifiantes, que je n’aurais peut-être pas dû découvrir.
LA PRESSE EN PARLE
« Pourquoi j'ai aimé, Benoît Buquet, historien et critique d'art, a lu Rivage au Rapport de Quentin Leclerc », Benoît Buquet, Libération : Quentin Leclerc aime explorer les espaces de dissimulation, qui peuvent à tout moment se reconfigurer et qui ne tiennent précisément que parce qu'ils sont séparés du monde. On distingue nettement chez l'auteur une fascination pour ce que les géographes appellent des antimondes.
« Note de lecture : « Rivage au rapport » (Quentin Leclerc), Dans les méandres vidéoludiques de la scénarisation contemporaine de nos vies et de ce qui pourrait s’y rattacher. Une somptueuse mise en néo-grammaire distordue d’un certain réel bien prégnant », Hugues Robert, Charybde : Rarement un texte aura su interroger avec une telle verve, une telle fougue et une telle malice notre rapport intime aux narrations contemporaines devenues toujours davantage collectives, à travers la généralisation du visionnage des blockbusters, des séries télévisées surtout et de l’usage des jeux vidéo tout particulièrement. Quentin Leclerc a créé ici une mécanique infernale, tragique et hilarante de bout en bout.
« Mondes virtuels, fictions originales », Sébastien Omont, En attendant Nadeau : L’intrigue bondit à coups d’infra-raisonnements, où cohabitent naïveté, stupidité et malveillance. Cela permet de dénoncer par l’absurde certains maux d’internet : haine, manipulation, désinformation. C’est souvent très drôle. Et surtout cela construit un monde à la fois familier et dénué de substance, près de se déliter à chaque instant, car les différents cadres fictionnels se déforment, s’amenuisent, jusqu’à une incohérence en sourdine mais constante.
« On peut vraiment mourir au pays des pixels », Alain Nicolas, L'Humanité : Le roman de Quentin Leclerc nous propose une conception très particulière du réalisme, approche d'un réel filtré par les instruments de la virtualité, au point d'en être totalement reconstruit. (…) Un monde où la vie se gagne et se perd sur un écran, et qui pourrait bien s'appeler adolescence.
« Quentin Leclerc – Rivage au rapport », Olivier, Un dernier livre avant la fin du monde : C’est ma langue, ma vraie langue, celle que je parle depuis que j’ai 14 ans, ça y est, elle entre dans un livre.
« Rivage au rapport – Quentin Leclerc », Anaïs Alexandre, La page qui marque : Derrière cette intrigue qui semble très classique, ce cache un roman inclassable dans lequel se mêlent jeux vidéo, magie et enquête. Rivage au rapport nous offre une intrigue pleine de surprises.
« Quentin Leclerc : l'étrangeté du monde (Rivage au rapport) », Jean-Philippe Cazier, Diacritik : Rivage au rapport est une plongée dans nos imaginaires contemporains, dans tout ce qu’ils ont de diablement romanesque, autant de récits inachevés vers un au-delà des apparences.
« Rivage au rapport. Quentin Leclerc », La viduité, septembre 2021 : Chez Quentin Leclerc, la « littérature de l’imaginaire » n’est pas une littérature qui échappe à ce monde, elle est moins imagination du monde que parcours de la réalité
LES LIBRAIRES AUSSI
Les mots & les choses (Boulogne-Billancourt) : Mais il est fou ce Leclerc ! Prenez des jeux vidéo mondialement connus, des prophéties à dormir debout, des ados déboussolés et un inspecteur bourré de bonnes intentions mais pas toujours très clairvoyant, secouez bien : vous obtenez un polar survitaminé imbibé de gentilles moqueries et de beaucoup d’intelligence sur une génération en manque de repères. C’est très culotté et on adore !
Librairie Fracas (Lorient) : Avec un art de la chute poussé à son paroxysme, et via une écriture en courts paragraphes, Quentin Leclerc désarçonne, crée le ridicule, et se promène avec l'aisance d'un funambule sur la ligne de frontière entre absurde et grand sérieux, pour finalement accoucher, ni plus ni moins, du livre de toute une génération.
Librairie l'impromptu (Paris) : L'ouvrage nous invite à enquêter sur les pistes d’un meurtre à Myriad Pro mais explore surtout de nombreux univers comme le jeu vidéo en se jouant du virtuel et de l’imaginaire. Un jeu d’écriture particulièrement efficace qui interrogera finalement tous les contours de l’existence et portera de nombreuses interrogations ! Une jolie réussite !
EXTRAIT
1
La route 71 mène Rivage directement vers sa nouvelle affaire. Il conduit une Audi A3. L’écran de navigation intégré montre une flèche rouge qui avance dans une carte en trois dimensions.
Sur le siège passager, l’assistant de Rivage s’appelle Copperfield. Il regarde le beau dégradé de lumière orange et noir qui descend sur la campagne. Il pense à l’ambiance étrange au début des enquêtes.
Rivage se gare le long d’un fossé. Le corps de l’adolescent est dans le champ à leur gauche. Copperfield sort de la voiture avec son carnet à la main. Il suit Rivage qui a déjà traversé la route.
Ils marchent dans la boue et les herbes fauchées.
Ils trouvent le corps.Lire plus