Les Machines à désir infernales

du Dr. Hoffman 

OGRE N°9 – Angela Carter

Angela Carter

Les Machines à désir infernales du Docteur Hoffman

 

Traduit par Maxime Berrée
jeudi 21 janvier 2016
Taille : 140/185 mm – 368p. – 23€
ISBN : 979-10-93606-20-0

Le Docteur Hoffman, un mystérieux savant fou, « attaque » la réalité d'une ville d'Amérique du Sud en y créant des illusions. Étrangement, au milieu du chaos et de la confusion qui règnent, Desiderio est le seul être insensible aux illusions déployées par l’infâme docteur. Non pas qu’il ne les voie pas, mais il y est profondément indifférent, comme en réalité à toutes choses. Tombé amoureux, en rêve, de la fille du docteur Hoffman, ce héros maussade reçoit pour mission de remonter la trace du docteur afin de sauver la ville, et, ce faisant, s’embarque dans un voyage picaresque qui lui fera rencontrer des centaures, des peuplades plus ou moins barbares, avant de devenir membre d’une troupe de carnaval itinérante puis d’intégrer la suite d’un comte lituanien et d’échapper de peu à des cannibales…

Qualifié à sa sortie par le New York Times de « plus beau roman surréaliste des trente dernières années », Les Machines à désir infernales du Docteur Hoffman était de l’aveu même d’Angela Carter son roman le plus audacieux sur le plan formel, et reste pour la plupart de ses lecteurs son grand classique méconnu. Jamais, en effet, elle n’avait écrit un texte aussi baroque, aussi picaresque et en même temps aussi proche de la fable métaphysique, même si l'on retrouve dans ce roman inédit en français l’humour, le style inimitable et la charge subversive propre à tous ses autres textes.

 

LA PRESSE

 

 

« Angela Carter, Sussex Machine », par François Angelier, Le Monde des Livres, 3 mars 2016 : Une sublime fantasmagorie érotico-baroque, monument du réalisme magique, enfin traduit en français.

Beau comme un portrait de Gilles de Rais par Arcimboldo, voici un chef-d’œuvre à dévorer d’urgence.Lire plus

 

EN PARLE

 

 

« Les Machines à désir infernales du Docteur Hoffman », par Pierre Charrel, Bifrost, n° 83, juillet 2016 : (…) l'imagination est source de beauté. Ce que prouve la forme même du livre par son art de l'image, splendide et luxuriant, ou par sa brillante architecture hybridant, par exemple, le roman gothique, la science-fiction spéculative et le conte philosophique deleuzien. Prodige réflexif et esthétique, Les Machines à désir infernales du Docteur Hoffman constitue un singulier et passionnant chef-d’œuvre des littératures de l'Imaginaire.Lire plus

 

EXTRAIT

 

Une sorte de panique orgiaque s’empara de la ville. Ses braves avenues et ses places loyales furent soudain aussi fertiles en métamorphoses qu’une forêt magique. Que les apparitions soient des âmes mortes, des reconstructions synthétiques des vivants ou qu’elles n’imitent rien de connu, elles habitaient la même dimension que les vivants, le docteur Hoffman en ayant énormément repoussé les limites. Même les pierres se transformaient en bouches douées de parole. Je décidai pour ma part que les revenants étaient des objets – ou peut-être des idées personnifiées – capables de penser, mais qui n’existaient pas. Cela semblait la seule hypothèse susceptible d’expliquer mon propre cas, car je les admettais – je les voyais ; ils mugissaient et me criaient dessus – et pourtant je n’y croyais pas. Cette redéfinition fantasmagorique de la ville fluctuait constamment, c’était désormais le royaume de l’immédiat.Lire plus