La fabrique du rouge
OGRE N°29 – Ariane Jousse
La Fabrique du rouge
jeudi 03 octobre 2019
Taille : 140/185 – 96p. – 14€
ISBN : 978-2-37756-039-4
Entre conte, prose poétique et roman, Ariane Jousse – qui définit elle-même son ouvrage comme « une forêt » – signe un premier texte d’une grande force sur les figures de l’exil, une quête poétique sur la nécessité du départ, du mouvement et, de là, de l’hospitalité.
La Fabrique du rouge interroge avec beaucoup de finesse la nature même du récit de l’exil : comment le dire, comment en restituer la puissance épique ? Est-ce même possible ?
LA PRESSE
« La fabrique du rouge – Ariane Jousse », La page qui marque, 25 janvier 2020 : L’autrice nous invite par ses mots, par sa forêt d’images, à l’errance. Les sentiers de son récit sont multiples, parfois sombres. C’est grisant et délicieusement déroutant.
« La fabrique du rouge d'Ariane Jousse », Canalblog, 14 janvier 2020 : Le lieu où les animaux voguent en liberté, où les Hommes se perdent… et ce n’est peut-être pas si mal, car, au détour du chemin, la beauté se niche.
« La Fabrique du rouge, Ariane Jousse », l'Espadon, 12 novembre 2019 : Ni un roman ni un poème mais une forêt donc, une manière de sculpter les mots, le langage, d'agencer le texte. Un sanctuaire gardien du sens, d'un sens qu'il nous faut tisser, démêler, retenir, deviner.
EN PARLE
« Premiers romans. Portrait d'auteur », par Alain Nicolas, L'Humanité, 27 août 2019 : [U]n texte, entre poésie et roman, situant l’exil au cœur de tableaux ancrés dans la force des paysages méditerranéens.
« Ariane Jousse : l'écriture comme exil » par Jean-Philippe Cazier, Diacritik, 6 janvier 2020 : Un texte-forêt pourrait être un texte dans lequel s’égarer, perdre ses repères, un texte où le sens erre comme les pas d’un marcheur pris dans un labyrinthe borgésien, parcourant sans fin des chemins qui se déplacent en même temps que la marche. [ … ] Dire que ce livre repose sur une croyance totale en l’écriture et en sa puissance relève de l’évidence. Ceci pour dire qu’avec ce livre, comme avec tout livre qui implique cette croyance, la littérature recommence.
EXTRAIT
Beaucoup de lierre, du lierre partout et d’autres plantes ; le début d’une forêt. C’est à Ardâmes, dans la grande usine – ce haut lieu du rouge qui, depuis des siècles, donne au pays sa renommée et sa puissance.
La terre battue est rouge.
Les murs sont rouges.
Des cuves immenses, renversées au sol pour la plupart, et d’autres dans lesquelles reste un peu de la couleur – garance, cochenille, cinabre. Le lieu semble délaissé, mais la couleur n’a pas séché, ne s’est pas écaillée ni ternie. Sa richesse reste et son éclat pourrait nous aveugler.
Je suis là, je parle.
Derrière moi sont tous ceux qui vont partir et apparaître. Ils ne se connaissent pas, ne se voient pas. Viennent d’Arménie, du Brésil, de pays nombreux et lointains. Et nous sommes là ensemble, regardant depuis les fenêtres vers l’intérieur de cette immense pièce vide.
Quelque chose de terrible a dû se passer. Où sont les
ouvriers qui travaillaient là ?Lire plus